Il est plus que temps de retourner au bureau

9 juin 2021
Cette fois, ça y est ! Après de longs mois de télétravail obligatoire, la Belgique va permettre aux travailleurs belges de retourner au bureau et d’enfin revoir leurs collègues en chair et en os. Ce retour sera progressif. Dès le 9 juin, les travailleurs pourront se rendre au bureau un jour par semaine, tandis que le télétravail ne sera plus du tout obligatoire à partir du 1er juillet, même s’il restera recommandé. Si on ajoute à ça la progression très rapide de la vaccination, on peut espérer une véritable reprise de la vie dans les bureaux durant cet été.

Avouons-le: il devient vraiment urgent que cette interminable période de travail à la maison touche à sa fin. Bien sûr, les outils technologiques ont été une bénédiction pour beaucoup d’entreprises et de travailleurs, car ils leur ont permis de continuer à fonctionner et de servir leurs clients de chez eux. Mais dans le même temps, il faut bien constater que le télétravail obligatoire n’a pas eu que des effets positifs : un récent sondage mené par Balencia a révélé que 34% des travailleurs interrogés disent aujourd’hui ressentir des symptômes d’épuisement.

Il est évident que le télétravail restera très populaire même après la crise du coronavirus. Un grand nombre de travailleurs ont adopté pour de bon cette manière de travailler, qui permet un meilleur équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle et qui réduit fortement le temps passé dans les trajets. Mais le télétravail obligatoire n’a pas sonné le glas du bureau pour autant. Au contraire : le confinement de ces derniers mois a mis en évidence à quel point les espaces de travail sont des lieux de vie essentiels pour notre santé mentale à tous.

Loin du bureau, il y a beaucoup moins de créativité et d’innovation

Les êtres humains ont besoin d’interactions sociales pour vivre. C’est pour ça que nous ressentons l’urgence de retourner voir des concerts ou de nous retrouver au restaurant. C’est pour ça aussi que nous avons besoin de passer du temps avec nos collègues au bureau, ne fût-ce que quelques jours par semaine. De nombreuses études montrent que le fait de passer des journées entières seul devant son ordinateur à enchaîner les réunions Zoom ou Teams a amené beaucoup de travailleurs à souffrir de solitude et d’anxiété, voire même de dépression, en raison de l’absence de socialisation. On constate également une augmentation des problèmes de concentration et d’irritabilité. Selon Balencio, la fatigue émotionnelle des travailleurs a doublé en un an, passant de 18,3% des personnes en 2020 à 40,7% en 2021. 

A terme, cette situation risque d’avoir un impact sur la productivité, puisque plusieurs experts constatent une forme de désengagement, une baisse de motivation et une baisse de satisfaction chez un nombre croissant de travailleurs. La gestion du télétravail semble peser davantage sur les plus jeunes, qui n’ont souvent pas eu la chance de bénéficier d’un véritable « onboarding » lors de leur arrivée dans l’entreprise. Il n’est pas rare de voir aujourd’hui des jeunes travailleurs qui sont entrés en fonction depuis plus de six mois, mais qui n’ont toujours pas rencontré leurs collègues directs pour de vrai… Ceci avec toutes les conséquences directes que nous pouvons imaginer sur leur intégration et formation. 

Sans oublier l’impact du télétravail obligatoire sur la créativité et l’innovation. Nous savons tous que ce sont souvent les conversations spontanées à la machine à café, ou les rencontres fortuites au détour d’un couloir, qui sont à la base des projets les plus prometteurs. Forcément, ce genre d’interactions est impossible à recréer quand tout le monde travaille de chez soi. Par contre, les bureaux d’aujourd’hui sont des lieux pensés pour stimuler ces échanges et cette génération d’idées.

Des environnements de travail plus conviviaux et collaboratifs

Pour toutes ces raisons, le retour au bureau est une très bonne nouvelle. Mais bien sûr, le bureau de demain sera très différent de celui d’hier. Depuis plusieurs années, nous évoluons vers un monde du travail hybride, dans lequel les travailleurs partagent leur temps entre des journées au bureau et des journées en télétravail. Cette tendance ne va faire que s’accélérer. Les équipes ont besoin de lieux conviviaux et collaboratifs composés de salles de réunion, d’espaces de travail partagés et d’endroits de détente pour permettre à chacun d’évoluer dans un environnement de travail capable de booster son moral et sa motivation, et donc aussi sa créativité et sa productivité.

Chez Befimmo et chez Silversquare, tous nos projets immobiliers vont dans le sens de ce monde du travail hybride depuis des années. Nous sommes persuadés que le fait de pouvoir proposer des outils performants de télétravail, mais aussi des espaces de bureaux accueillants, stimulants et durables, va devenir un facteur de différentiation de plus en plus important pour les entreprises. C’est en misant sur ce type d’environnements que les employeurs vont pouvoir attirer et retenir les meilleurs talents. Et c’est en travaillant dans ce type d’environnements que les équipes vont, nous l’espérons tous, retrouver le moral et le sourire. Les Américains, qui ont vacciné massivement leur population plusieurs mois avant nous, l’ont bien compris puisqu’aux Etats-Unis, la demande d’espaces de bureau a augmenté de près de 118% depuis janvier, selon une étude de VTS. A Bruxelles, le volume de prise en occupation a lui aussi bondi de 54% au cours du premier trimestre de 2021 par rapport à l'année précédente pour atteindre 113.600 m².

La responsabilité sociétale sera un autre élément essentiel qui soutiendra la demande dans les années à venir. Dans la foulée du « Green Deal » européen, qui vise à assurer la neutralité carbone de l'UE d'ici 2050, les grands occupants ont commencé à réduire fortement l'empreinte de leurs bureaux. BNP Paribas Fortis, AXA, Beobank ou Total déménagent ou ont récemment déménagé dans des nouveaux sièges présentant des caractéristiques écologiques supérieures. D'autres, comme ING, ont des projets similaires. Le portefeuille de transactions prévues pour le reste de l'année (Proximus, Nagelmackers, Keytrade, et bien d'autres) est largement motivé par le désir d'opter pour des espaces de travail innovants dans des immeubles verts accessibles en métro et en train.

C’est donc très clair : le bureau n’est pas mort. Même après la crise du coronavirus, il continuera à jouer un rôle essentiel dans le développement des institutions, des entreprises, des entrepreneurs et leurs équipes.

 

Sources : L'EchoVTS, JLL